US Open: Raducanu nouveau joyau de la couronne et du tennis féminin

GLOBE ÉCHOS | 12/09/21 02:05

Une star est né à New York: la Britannique Emma Raducanu, aussi radieuse que talentueuse à 18 ans, a réussi à l'US Open une performance exceptionnelle, en devenant samedi la première joueuse issue des qualifications à décrocher un titre du Grand Chelem.

"C'est une réussite remarquable à un si jeune âge, et cela témoigne de votre travail acharné et de votre dévouement", l'a félicitée la Reine Elisabeth II, qui a donc veillé jusqu'à au moins 23h30, heure de Londres, pour assister à l'exploit de Raducanu, sacrée en finale, en battant 6-4, 6-3 la Canadienne Leylah Fernandez, 19 ans.

"Quel match sensationnel! Félicitations Emma Raducanu. Vous avez fait preuve d'un talent, d'un sang-froid et d'un courage extraordinaires et nous sommes tous extrêmement fiers de vous", a tweeté dans un même élan le Premier ministre Boris Johnson.

Plus jeune lauréate en Majeur depuis la Russe Maria Sharapova qui avait remporté Wimbledon à 17 ans en 2004, la 150e mondiale (qui sera 23e dès lundi) a réussi un exploit d'autant plus impressionnant qu'elle a tout emporté sur son passage, gagnant ses dix matches, qualifications comprises, par 20 sets à 0. La dernière à avoir réussi pareil "perfect" à l'US Open était Serena Williams en 2014.

En face se trouvait Fernandez (73e), l'autre sensation de la quinzaine new-yorkaise, qui, à défaut d'avoir balayé ses rivales, est parvenue à renverser des situations très compromises, aux dépens d'adversaires chevronnées. Elle avait ainsi barré la route de la Japonaise Naomi Osaka (3e), la lauréate de l'an passé, de l'Ukrainienne Elina Svitolina (5e), puis de la Bélarusse Aryna Sabalenka (2e).

- "J'espère être aussi résiliente que New York" -

"C'était un match incroyablement difficile, le niveau était vraiment élevé. Elle a joué un tennis incroyable et a battu certaines des meilleures joueuses du monde. J'espère que nous nous affronterons dans de nombreux autres tournois et, espérons-le, en finales", lui a rendu hommage Raducanu.

"Je suis très fière de la façon dont j'ai joué. J'espère être de retour ici en finale et avoir le bon trophée. Je sais que c'est particulièrement dur aujourd'hui. Je veux juste dire que j'espère pouvoir être aussi forte et résiliente que New York l'a été ces vingt dernières années. Merci de m'avoir soutenue", a dit la Canadienne, évoquant le 20e anniversaire des attaques du 11 septembre.

Les deux joueuses se retrouvaient trois ans après un 2e tour du tournoi junior à Wimbledon en 2018, déjà remporté par la Britannique. Le contexte était évidemment tout autre, au coeur du chaudron du Arthur Ashe et ses quelque 23.000 fans électriques, dont Virginia Wade, qui était jusqu'à ce samedi la dernière Britannique lauréate d'un Majeur, en 1977 à Wimbledon.

Raducanu a été, comme attendu, la plus agressive dans cette finale, à l'image de ce break d'entrée réussi, en profitant de la fébrilité au service de son adversaire qui n'a cessé d'en payer le prix cher durant cette rencontre.

Fernandez a pourtant réussi à débreaker car elle a su rivaliser dans l'échange, démontrant qu'à défaut d'être aussi puissante, elle savait très bien contre-attaquer et imposer des rallyes. Mais après 58 minutes très disputées, c'est la Britannique qui a encore fait la différence en la breakant, grâce à un superbe coup droit décroisé.

- Larme de sang -

La Canadienne, plombée par une première balle dépassant à peine les 50% de réussite et une seconde souvent punie par les retours de son adversaire, a encore cédé deux fois son engagement dans la deuxième manche qu'elle avait pourtant bien commencée en breakant.

Après avoir sauvé deux balles de match à 5-2 sur son service, elle s'est battue comme une diablesse pour retarder l'échéance, en lâchant enfin ses coups. Sur l'un d'eux, Raducanu s'est râpé le genou gauche sur une glissade, une larme de sang coulant le long de sa jambe.

Après un temps mort médical, dont la durée a été légèrement contestée par Fernandez, consciente que son élan pouvait être brisé, la Britannique, après un smash difficile passé ric-rac, s'est offert sa troisième balle de match. La bonne.

Raducanu s'est effondrée de joie sous les vivats qui ont longtemps résonné à Flushing Meadows où personne ne l'a vue venir. Hormis peut-être les observateurs qui se souviennent qu'à Wimbledon, cet été, elle avait atteint les 8e de finale.

Elle avait alors abandonné, étouffée par l'enjeu, victime de problèmes respiratoires. Cette fois, c'est elle qui a coupé le souffle autour d'elle.

 

Édité par Globe Échos

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