Teodorin Obiang condamné après 14 ans de procédure judiciaire

GLOBE ÉCHOS | 29/07/21 12:33

Teodorin Obiang, vice-président de la Guinée Equatoriale, a définitivement été condamné mercredi 28 juillet pour des biens mal acquis, après plus de 14 ans de procédure.

 

Mercredi 28 juillet, le vice-président de la Guinée Equatoriale, Teodorin Obiang a été condamné  pour s’être constitué un patrimoine de plus de 150 millions d’euros frauduleux en France après 14 ans de procédure judiciaire. Alors que plus de 70 % la population de son pays vit sous le seuil de pauvreté, ce verdict n’est pas passé inaperçu en Afrique.

 

De nombreuses voix au sein de la société civile africaine ont salué cette décision de justice, notamment Djimi Kandé, président du Réseau panafricain de lutte contre la corruption : « Nous sommes très satisfaits du jugement que vient de rendre la justice en France. Ce procès doit être un signal clair que rien ne restera impuni pour les dirigeants africains ». 

 

La Cour de cassation a confirmé la condamnation du vice-président de la Guinée Equatoriale âgé de 52 ans à trois ans de prison avec sursis, 30 millions d’euros d’amende et la confiscation de tous ses biens saisis pour « blanchiment d'abus de biens sociaux, de détournement de fonds publics et d'abus de confiance » entre 1997 et 2011. Parmi les biens saisis lors de l'enquête judiciaire figure un luxueux immeuble situé avenue Foch et estimé à 107 millions d'euros, dans l'un des quartiers les plus huppés de Paris.

 

Restitution de 150 millions d’euros

La décision de la Cour de cassation clôt le chapitre de la confiscation et ouvre celui de la restitution. Avec son vice-président définitivement condamné, la Guinée équatoriale devient le premier pays à bénéficier du nouveau mécanisme de restitution des avoirs frauduleusement acquis par des dirigeants étrangers, adopté par le Parlement français la semaine dernière.

 

Près de 150 millions d’euros vont être restitués par le biais de différents programmes de développement pour aider un pays ou la majorité des habitants vit dans la pauvreté. Cette restitution constitue un grand défi face aux risques d'éventuels nouveaux détournements.

 

Plusieurs enquêtes visant des dirigeants africains

Teodorin Obiang n’est cependant pas le seul dirigeant africain à détourner de l’argent public à des fins personnelles. Selon Djimi Kandé,  « l’affaire Obiang n'est qu'un arbre qui cache la forêt, affirme Djimi Kandé, car beaucoup de dirigeants des pays africains sont également impliqués par des biens mal acquis ou de fonds issus de la corruption actuellement ».

 

Cet arbre en question également Ali Bongo Ondimba, président du Gabon, et Denis Sassou-Nguesso, président de la République du Congo notamment accusé d’avoir piqué dans les caisses de l’État. « Aujourd'hui, les biens mal acquis du clan Nguesso sont estimés également à plusieurs millions de dollars, notamment en France. Des villas, des buildings qui sont en région parisienne ou dans d'autres villes françaises »,  explique Djimi Kandé. 

 

Aujourd’hui, la justice française est bien loin de la fin des biens mal acquis puisque plus d’une vingtaine d’autres affaires sont en cours.

 

Par Aurélie Billecard pour Globe Échos

derniers tweets