Le gourou américain Keith Raniere condamné à 120 ans de prison

GLOBE ÉCHOS | 28/10/20 00:04

Le gourou américain Keith Raniere a été condamné mardi par un juge fédéral de Brooklyn à 120 ans de prison pour divers crimes liés à sa secte, Nxivm, qui lui a permis d'entretenir un réseau d'esclaves sexuelles.

C'est la fin du parcours de cet homme de 60 ans, au pouvoir de persuasion hors du commun, toujours révéré par des dizaines de personnes, malgré les révélations le concernant.

En juin 2019, à l'issue d'un procès de six semaines devant le tribunal fédéral de Brooklyn, il avait été reconnu coupable des sept chefs d'inculpation retenus contre lui - dont exploitation sexuelle d'une adolescente de 15 ans, extorsion et association de malfaiteurs.

Keith Raniere avait monté, en 1998, une organisation basée à Albany dans l’État de New York, baptisée Nxivm (prononcer nexium), qui dispensait des formations de développement personnel, à des prix exorbitants.

Dès le début, ce personnage charismatique avait entretenu un cercle de 15 à 20 femmes sous influence, avec lesquelles il avait des relations sexuelles à son gré. L'une d'entre elles était âgée de 15 ans seulement.

Dans une lettre préalable au prononcé de sa peine, Keith Raniere clamait son innocence et se disait "fier de l’œuvre de sa vie". Il avait refusé d'exprimer des regrets et affirmé n'avoir "jamais fait intentionnellement du mal à quiconque".

Il avait affirmé que toutes les relations sexuelles avec des membres de la secte étaient consenties.

Le procureur fédéral de Brooklyn avait demandé la prison à perpétuité, affirmant qu'au-delà de la gravité des faits, il "ne (montrait) aucune empathie pour ses victimes", et "continuerait à commettre des crimes s'il était libéré".

La défense de Keith Raniere avait elle suggéré une peine de 15 années d'emprisonnement.

En 2015, M. Raniere avait créé une seconde organisation parallèle pyramidale, baptisée DOS, qui comprenait des "esclaves" et des "maîtres".

Les "esclaves", toutes des femmes, étaient notamment obligées d'avoir des rapports sexuels à la discrétion du "Grandmaster", un autre de ses surnoms. Certaines devaient subir un "marquage", qui consistait à tracer sur la peau des lettres, souvent les initiales de Keith Raniere, à l'aide d'un stylo à cautériser, qui brûlait les chairs.

Les cinq co-accusées de Keith Raniere ont, l'une après l'autre, plaidé coupable et évité le procès.

A ce jour, seule la peine de Clare Bronfman avait été prononcée. Figure de la secte, grand argentière de Nxivm avec sa sœur Sara, l'héritière de l'empire canadien des spiritueux Seagram a été condamnée fin septembre à plus de six ans de prison.

L'histoire de Keith Raniere et de Nxivm a déjà donné lieu à deux séries documentaires, dont une pour la chaine HBO, et un docu-fiction.

 

Globe Echos, Avec l'Afp

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