L'Apec divisée après la passe d'armes entre Pékin et Washington

GLOBE ÉCHOS | 18/11/18 11:23

Les dirigeants de l'Asie-Pacifique ne sont pas parvenus à réconcilier leurs différences dimanche à Port Moresby lors d'un sommet marqué par une passe d'armes incisive entre la Chine et les Etats-Unis, sur fond de lutte d'influence dans la région.

Pour la première fois, les dirigeants des 21 pays de la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec) ne sont pas parvenus à un consensus sur une déclaration écrite commune, en raison du fossé qui sépare les deux premières économies au monde sur les règles du commerce international notamment.

"Vous savez qui sont les deux grands géants dans la pièce", a déclaré aux journalistes le Premier ministre papouasien Peter O'Neill alors que Pékin et Washington sont enferrés dans un conflit commercial potentiellement dévastateur pour l'économie mondiale. "Qu'est ce que je peux dire?".

Son homologue canadien Justin Trudeau a observé que "quelques pays étaient en désaccord sur certaines approches au niveau du commerce, dont les Etats-Unis et la Chine entre autres".

Selon certaines sources, les Etats-Unis avaient poussé les autres Nations en amont du sommet à accepter une déclaration qui se serait apparentée à une dénonciation de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et à un appel à la réforme profonde de cette organisation multilatérale.

Une exigence inacceptable pour Pékin, qui aurait beaucoup à perdre à une telle refonte.

- En attendant le G20 -

M. O'Neill a nié que l'absence de déclaration commune puisse être gênante pour l'Apec ou pour son pays qui organisait pour la première fois un tel raout. Les divergences de Port Moresby n'augurent cependant rien de bon pour le prochain sommet du G20 à la fin du mois en Argentine où le président chinois Xi Jinping fera face cette fois au président américain Donald Trump.

Avant même le début du sommet, le ton avait été donné par le Xi Jinping et Mike Pence.

Le vice-président américiain avait appelé les pays de la zone à se ranger derrière les Etats-Unis et à ne pas céder aux sirènes d'une diplomatie chinoise fonctionnant à coups de prêts financiers aux conditions "au mieux opaques".

"Nous ne noyons pas nos partenaires dans une mer de dettes", s'est-il emporté à la tribune d'un forum de chefs d'entreprise. "Nous ne contraignons pas, nous ne corrompons pas, nous ne compromettons pas votre indépendance."

Quelques minutes plus tôt, M. Xi, vedette incontestée du sommet en l'absence de M. Trump et de Vladimir Poutine, avait défendu le titanesque programme d'investissements eurasiatiques dit des "Routes de la soie" promu par son pays, en expliquant qu'il ne s'agissait "pas d'un piège comme l'ont présenté certains".

Malgré ces discours musclés, le sommet en lui-même s'est déroulé sans accroc, les dirigeants posant pour la traditionnelle photo de famille, vêtus cette année de chemises jaunes ou rouges à motifs.

Quelques minutes plus tôt, M. Xi, vedette incontestée du sommet en l'absence de M. Trump et de Vladimir Poutine, avait défendu le titanesque programme d'investissements eurasiatiques dit des "Routes de la soie" promu par son pays, en expliquant qu'il ne s'agissait "pas d'un piège comme l'ont présenté certains".

Malgré ces discours musclés, le sommet en lui-même s'est déroulé sans accroc, les dirigeants posant pour la traditionnelle photo de famille, vêtus cette année de chemises jaunes ou rouges à motifs.

Globe Échos Avec AFP

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