Les retrouvailles poignantes, au Nord, de familles divisées depuis la Guerre de Corée
GLOBE ÉCHOS | 20/08/18 18:35
Des larmes, des cris, des rires... Plusieurs dizaines de Sud-Coréens ont pu lundi serrer dans leurs bras leurs parents du Nord qu'ils n'avaient plus revus depuis la Guerre de Corée (1950-1953), à l'occasion de retrouvailles poignantes au sein de familles séparées depuis des décennies.
Cette nouvelle série de bouleversantes réunions de familles, les premières du genre depuis trois ans, ont débuté dans la station de montagne nord-coréenne du Mont Kumgang.
Elles ont été l'occasion d'embrassades émouvantes entre des personnes forcément âgées qui ont été contraintes de vivre leur existence séparées, de part et d'autre du ruban de mines et de barbelés qui divise la péninsule coréenne depuis 65 ans.
Quand Han Shin-ja, une Sud-Coréenne de 99 ans, s'est approchée de leur table, ses deux filles de 69 et 72 ans qui l'attendaient ont respectueusement incliné la tête, avant de fondre en larmes.
Mme Han a également craqué de façon immédiate, avant d'écraser ses joues contre celles de ses filles.
"Quand j'ai dû fuir pendant la guerre...", a-t-elle tenté de se justifier avant de renoncer, laissant ses larmes témoigner de son émotion.
Beaucoup des Nord-Coréennes portaient la robe traditionnelle, connue au Nord sous le nom de joseon-ot et au Sud sous celui de hanbok. Et tous les Nord-Coréens portaient un badge avec le portrait du fondateur du régime Kim Il Sung ou de son successeur Kim Jong Il.
Le temps est compté
Côté Sud-Coréens, nombreux étaient aussi ceux qui s'étaient mis sur leur trente-et-un, selon la télévision sud-coréenne et des informations recueillies par un pool de journalistes.
Des millions de personnes ont été séparées de membres de leur famille par ce conflit qui a scellé la division hermétique de la péninsule.
Aucun traité de paix n'ayant été signé, Nord et Sud sont encore, techniquement, en état de guerre, et toute communication civile est rigoureusement proscrite.
Depuis 2000, les deux camps ont organisé 20 séries de réunions de familles, au gré de l'amélioration des relations bilatérales. Celles qui ont débuté lundi se veulent une illustration supplémentaire de la remarquable détente entre le Nord et le Sud, après des années de montée des tensions en raison des programmes nucléaire et balistique de Pyongyang.
Mais, 65 ans après l'armistice, le temps est compté pour les survivants.
Lundi, la rencontre a débuté au son de la chanson nord-coréenne "Heureux de te rencontrer", qui est également populaire au Sud.
Lee Keum-seom, 92 ans, est aujourd'hui une petite dame fragile. Elle a revu lundi son fils pour la première fois depuis que la guerre les a séparés, la mère et la fille au Sud, le père et le fils au Nord.
A l'époque, le fils Ri Sang Chol était un bambin de quatre ans. Mme Li a crié son nom quand elle l'a aperçu, avant de le prendre dans ses bras.
"Voici papa"
Ri Sang Chol lui a montré une photo de sa famille au Nord, y compris de son mari désormais décédé: "Voici papa", a-t-il dit.
"Je n'avais jamais imaginé que ce jour arrive", avait déclaré à l'AFP Mme Lee avant de partir. "Je ne savais même pas s'il était en vie."
Les années passant, ces réunions de familles concernent de moins en moins un enfant et son père ou sa mère.
Initialement, 130.000 Sud-Coréens s'étaient portés candidats en 2000 pour ces réunions. L'immense majorité sont aujourd'hui décédés. La plupart des survivants ont plus de 80 ans. Le doyen, cette année, s'appelle Baik Sung-kyu et a 101 ans.
D'ici mercredi, les participants passeront environ 11 heures avec les membres de leur famille au Nord, souvent sous la supervision d'agents nord-coréens, avant de se séparer à nouveau, probablement pour toujours.
Ceux qui ont participé par le passé à ces rencontres ont souvent regretté que ce soit trop court. La plupart ont aussi raconté à quel point les "adieux", à la fin des trois jours, pouvaient être éprouvants.
D'autres ont été consternés par le fossé idéologique les séparant. Quelques uns, par ailleurs, ont eu toutes les peines du monde à renouer après des décennies de séparation, et en raison de leur grand âge.
Cette nouvelle série de retrouvailles avait été décidé par le président sud-coréen Moon Jae-in et le dirigeant Kim Jong Un lors de leur sommet en avril.
Il avait été suivi en juin par une rencontre historique entre ce dernier et le président amércain Donald Trump.
Globe Échos avec AFP
derniers tweets
-
Entre modernité et tradition, le futur roi William fête ses 40 ans
-
Ligue des nations : battue par la Croatie, la France perd son titre
-
Parmi les 15 ministres candidats, Borne, Véran et Attal confortés, Montchalin en danger
-
L’assaut du Capitole, « une tentative de coup d’État » fomentée par Trump
-
Inde: la mort de trois soeurs illustre la violence conjugale liée à la dot
-
Au palais de Buckingham, la foule venue en masse pour un événement "historique"
-
Johnny Depp remporte son procès en diffamation contre Amber Heard
-
Finale de la LDC, Liverpool-Real Madrid : Qui a dit que le Real avait besoin de Mbappé ?
-
Fusillade dans une école du Texas : comment la NRA, le lobby américain pro-armes, réussit à empêcher...
-
Joe Biden assure que les Etats-Unis défendront Taïwan en cas d'invasion chinoise
-
Pénurie de lait pour bébé : un avion militaire achemine 35 tonnes de lait en poudre aux Etats-Unis depuis...
-
Pap Ndiaye, un historien spécialiste des minorités devient ministre français de l'Education