Réchauffement climatique : un nouveau seuil franchit

GLOBE ÉCHOS | 20/01/22 21:54

La fin de l’abondance énergétique

Depuis le milieu du XXe siècle, le développement économique planétaire a engendré l’intensification des activités humaines et l’augmentation continue de la population. En trente ans, celle-ci à doublé ! L’utilisation accrue des ressources naturelles met chaque année un peu plus la terre en danger. L’accumulation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, la perte de biodiversité, l’acidification des océans, la modification des cycles de l’azote et du phosphore, notre consommation de l’eau douce sont des conséquences du développement de l’espèce humaine qui ne prend pas en compte la durabilité des ressources. La plupart des ressources peu ou pas renouvelables que l’on utilise aujourd’hui tel que le pétrole sont devenues des enjeux économiques. 

 

"Seulement 10% du plastique fabriqué est recyclé"


L’humanité utilise plus de ressources naturelles que la terre ne peut en produire alors celles-ci s’épuisent. Épuisement ne veut pas dire disparition. Si on prend l’exemple du pétrole, la notion de pic pétrolier est à prendre en compte. Cette notion se résume au sommet de la courbe d’extraction du pétrole sur une année. Une fois ce pic passé, on ne pourra plus jamais extraire autant de pétrole que cette année. Les niveaux d’extraction ne feront alors que baisser. Ce pic ne pourra être pris en compte qu’une fois qu’il sera passé. Plus on va extraire du pétrole et plus il sera coûteux d’en extraire d’où la notion d’épuisement. À un moment donné, il faudra dépenser plus d’un baril de pétrole pour en extraire un. Il ne sera donc plus rentable de le faire. Le pic de découverte étant passé, le pic d’extraction viendra. 

Mauvaise nouvelle pour la planète 

En 1972, le rapport Meadows avait pour objectif de montrer comment éviter le dépassement d’utilisation des ressources face à une croissance exponentielle. En 2009, dans la continuité de ces travaux, une nouvelle approche est apparue. Elle vise à améliorer l’information sur les risques de changements environnementaux brusques globaux dû à l’interaction de l’Homme avec l’écosystème. Ce concept scientifique est désigné comme celui des neuf limites de la planète. 

 

« Epuisement ne veut pas dire disparition »

 

Selon le site environnemental du gouvernement français, ce concept des neufs limites de la planète permet « une vision globale et transversale des risques planétaires car il permet de suivre les interactions entre ces différents domaines ». Bien que ce concept fasse débat, il est aujourd’hui reconnu au niveau européen par l’Agence européenne pour l’environnement et la Commission européenne mais aussi à l’international par les Nations-Unies. 

En 2009, les chercheurs annonçaient que trois des neufs limites étaient déjà franchies : changement climatique, érosion de la biodiversité, perturbation du cycle de l’azote. En 2015, le changement d’utilisation des sols est franchi. Selon une étude relayée par le journal britannique, « The Guardian », aujourd’hui, en 2022, une cinquième limite est franchie celle de la pollution chimique, soit l’introduction d’entités nouvelles dans la biosphère. Cette pollution chimique est constituée de plus de 350 000 types de produits fabriqués dans le monde dans lesquels on retrouve le plastique, les pesticides ou encore les médicaments. Le niveau de pollution global que leur production et leur diffusion engendrent est désormais dangereux pour l’humanité en perturbant les écosystèmes. Avec les pesticides, de nombreux insectes sont attaqués.

Selon la député européenne Marie Toussaint, la production de produits chimiques a été multipliée par 50 depuis 1950 et devrait encore tripler d’ici 2050. Toujours selon elle, à ce jour, la masse totale du plastique sur notre planète représente le double de celle de tous les mammifères vivants et seulement 10% du plastique fabriqué est recyclé. 

 

Par Sarah Hérent pour Globe Echos 

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